A l’occasion de son 150e anniversaire, il dévoile au grand public une exposition inédite présentée à l’espace Jean Schiavo de l’Office Intercommunal de Tourisme (OIT). Elle sera visible du 21 octobre au 4 novembre.
Le temps d’un rendez-vous, instruments musicaux, photographies, documents d’archives, uniformes, toiles artistiques et objets, deviennent les témoins des représentations musicales symboliques et fastueuses qui ont rythmé pendant un siècle et demi la vie de la cité impériale. En marge, d’autres cérémonies viendront réhausser cet événement jusqu’au 1er décembre.
Si proche mais à la fois si peu connue, la Musique Municipale se présente comme la gardienne, d’un patrimoine immatériel à transmettre, d’une mémoire collective à nourrir, avec lesquels on renouera à l’occasion de ces festivités.
Le temps d’un rendez-vous, instruments musicaux, photographies, documents d’archives, uniformes, toiles artistiques et objets, deviennent les témoins des représentations musicales symboliques et fastueuses qui ont rythmé pendant un siècle et demi la vie de la cité impériale. En marge, d’autres cérémonies viendront réhausser cet événement jusqu’au 1er décembre.
Si proche mais à la fois si peu connue, la Musique Municipale se présente comme la gardienne, d’un patrimoine immatériel à transmettre, d’une mémoire collective à nourrir, avec lesquels on renouera à l’occasion de ces festivités.
A quelle époque a été créée la Musique Municipale à Ajaccio ?
La Musique Municipale est le premier établissement musical ouvert en Corse. En 1832, elle se produisait sous le nom de Société Philarmonique.
A l’origine, elle s’est constituée autour d’un groupe informel de musiciens Ajacciens. Les premiers documents attestent de sa création en 1869 sous la houlette d’Henri Charpentier, ancien chef d’orchestre des théâtres de Bordeaux. Elle est alors nommée « Musique communale de la Ville d’Ajaccio ». Après les deux guerres, la Musique municipale naît de la fusion entre deux sociétés musicales : l’Estudiantina et la Lyre Ajaccienne.
A cette époque, cette institution était symbole d’ascension sociale pour les familles ajacciennes. C’était le moyen pour des personnes issues de milieux modestes, d’être distinguées lors de cérémonies officielles présidées par un préfet, un maire ou un ministre ...
Avec Bastia et Corte, la Musique Municipale d’Ajaccio faisait partie des plus importantes batteries fanfares de Corse (ndlr : 120 sociétaires contre 55 aujourd’hui).
A mon grand étonnement, on retrouvait aussi ce type de formation dans de nombreux villages reculés de Corse. Aujourd’hui, il s’agit de la seule qui ait perduré à travers le siècle.
Pourquoi une telle longévité à votre avis ?
Si la Musique Municipale d’Ajaccio a pu se maintenir, c’est grâce à la volonté des municipalités qui se sont succédées, mais aussi parce qu’elle est représentative de l’identité ajaccienne. Les Ajacciens sont fiers de leur tradition. La Musique Municipale a toujours été un lieu intergénérationnel et de sociabilité. Les savoir-faire se transmettaient de façon orale entre les sociétaires et les jeunes recrues. Elle appartient à notre mémoire collective.
Lorsque je me suis penché sur l’étude des batteries fanfares en Corse, je me suis interrogé sur l’apprentissage. Comment ont-elles été implantées si rapidement, alors que la maîtrise d’un instrument de musique peut prendre jusqu’à 10 années ? Je n’ai pas encore la réponse aujourd’hui. Je pense que cette tradition a été importée par des militaires venus s’installer sur l’île au début du XIXe siècle.
Racontez-nous les coulisses de cette exposition ?
Je travaille sur ce projet depuis plus d’un an. J’ai rassemblé de nombreuses archives issues à la fois de la sphère public ou privé. Tel un fil rouge qui se déploie, je me suis rendue compte au gré de mes recherches que la Musique Municipale a une histoire liée à des personnalités de notre ville. Émile Brod, dont les toiles pourront être découvertes durant l’exposition, fut le chef de la Musique Municipale d’Ajaccio dans les années 40 mais également un talentueux paysagistes et portraitistes.
Le comte Félix Baciocchi (1762- 1841) a fait un lègue de 400 francs pour la création d’une classe de musique.
J’ai retrouvé le premier costume officiel, conçu par le tailleur Bastelica. Il a été porté pour la première fois le 18 mars 1960 à l’occasion de la fête de Notre-Dame de la Miséricorde. Il faut savoir qu’avant sa structuration, les musiciens défilaient en civil.
Pour l’anecdote, c’est Tino Rossi qui a offert les premiers couvre-chefs à la formation.
J’ai également mis la main sur un programme musical datant de 1912, imprimé et mis en vente à l’occasion d’un concert sur l’actuelle place du Diamant. L’argent récolté a été alloué aux familles des musiciens disparus du Titanic.
Enfin, toujours aussi proche de nous, le Marseillais Paul Ricard avait noué des liens d’amitié avec la formation. Il fut nommé président à vie de l’association des amis de la Musique Municipale d’Ajaccio.
Une marche musicale a même été créée en son honneur.
Quelles sont vos ambitions pour la Musique Municipale aujourd’hui ?
J’ai à cœur que l’institution redevienne une vitrine de la ville, à la fois pour les jeunes générations, mais aussi pour ce qu’elle représente dans l’histoire ajaccienne. Lors de son âge d’or, elle a rayonné dans toute l’Europe et même au-delà. Elle s’est, par exemple, produite à Bangui, en centre Afrique, pour le premier anniversaire du couronnement de Bokassa Ier qui fut un fervent admirateur de Napoléon.
La formation jouait aussi dans de nombreuses villes de Corse et sur le Continent.
Aujourd’hui, le fond musical de la Musique Municipale se compose de milliers de partitions riches et variées : musiques d’Empire, religieuses, marches américaines, marches militaires, Big Band, créations musicales internes....
Elle fait partie de la confédération musicale de France et est soutenue par l’Association di l’amichi di i musicanti Aiaccini.