Fière et flamboyante, la statue de Napoléon en habit de 1er Consul a été rendue aux Ajacciens ce mercredi 12 juin après plusieurs mois de restauration. Les plus curieux ou les simples promeneurs de passage ont pu suivre ou apercevoir les opérations de transport depuis la Halle aux poissons, tôt dans la matinée. Les manœuvres de grutage et de pose de la statue se sont ensuite déroulées jusqu’en milieu d’après-midi. La veille, sa copie avait quant à elle été installée place Foch, en lieu et place de la statue originale, qui trônait là depuis un siècle et demi.
Afin d’immortaliser ce moment fort, une cérémonie, en présence de nombreux élus dont le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia, a été organisée ce mercredi 12 juin.
La statue, d’un poids de 2,5 tonnes, a été placée à l’aide de joints installés sur le socle en marbre déjà présent dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville. En plus d’avoir retrouvé son éclat d’antan, elle a récupéré son gouvernail qui avait été vandalisé durant l’été 2008.
PLUS DE 500 000 EUROS DE TRAVAUX
La campagne de restauration assurée par un groupement de restaurateurs habilités par les Musées de France et le ministère de la Culture, et chapeauté par Hubert Boursier, conservateur-restaurateur de l’Institut National du patrimoine, aura permis de sauver du péril la statue, dégradée au fil des ans par les intempéries, la corrosion marine, le vent et les déjections d’oiseaux. D’un montant total de 507 214 € HT, ces travaux de restauration, financés par l’État et la Ville d’Ajaccio, avec l’aide de la Fondation de sauvegarde de l’Art français (à laquelle s’ajoutent les mécénats privés d’Allianz et de l’entreprise Firroloni) ont consisté à nettoyer et rénover la statue et son gouvernail, tout en restaurant son piédestal (assise supérieur, reliefs, et assises).
La deuxième étape de la restauration a débuté et concerne la fontaine, avec son soubassement en pierre de Saint-Florent, les quatre lions et leurs socles. « Pas moins de cinq couches se sont succédées sur la pierre de Saint Florent - lions, socles et soubassements rendant les détails invisibles, empâtant tous les volumes », fait remarquer Hubert Boursier, responsable de la restauration.
L’ensemble devrait être achevé avant la fin de l’année.
La fontainerie, dont l’accès se fait par un circuit sous-terrain, à 2 mètres du sol, va aussi être modernisée. Dès le mois d’août, l’entreprise Firroloni procédera au nettoyage du bassin en granit. « Il apparaît sur le deuxième bassin de nombreuses fissures. Le sondage qui sera réalisé nous en dira davantage sur son étanchéité et donc sur son devenir », explique t-il.
L’ensemble devrait être achevé avant la fin de l’année.
La fontainerie, dont l’accès se fait par un circuit sous-terrain, à 2 mètres du sol, va aussi être modernisée. Dès le mois d’août, l’entreprise Firroloni procédera au nettoyage du bassin en granit. « Il apparaît sur le deuxième bassin de nombreuses fissures. Le sondage qui sera réalisé nous en dira davantage sur son étanchéité et donc sur son devenir », explique t-il.
UNE REPRODUCTION INSTALLÉE SUR LA PLACE FOCH
Parallèlement à cette restauration et au retour de la statue dans l’espace public, une seconde opération a été menée conjointement.
Le mardi 11 juin, la reproduction de la statue a investi la place Foch et retrouvé son piédestal de 90 centimètres de haut, délesté de ses reliefs originaux, désormais conservés au Palais Fesch et remplacés par leur copie. Les bornes métalliques du piédestal qui supportaient l’assise de la sculpture, corrodées par le temps, ont également été changées.
L’opération, réalisée par grutage, répond à la volonté de la municipalité de renouer avec la tradition ajaccienne. Une tradition qui perdure depuis le 8 mai 1850, date qui marque l’inauguration et l’installation du chef d’œuvre de Francesco Massimiliano Laboureur (1767-1831) sur la place Foch.
« Afin de ne pas priver le public de la présence esthétique et symbolique de sculptures originales appelés à être déplacées, comme celle de la place Foch, il est de plus en plus courant de remplacer celles-ci par une reproduction de très bonne facture », explique la directrice des Patrimoines. « Ce tirage en résine » chargée de poudre de marbre de Carrare a été exécuté par l’atelier Prométhée en région parisienne.
Pour permettre ce résultat, il aura fallu dans un premier temps réaliser une prise d’empreinte de la statue originale, créer des moules en silicone des différentes parties de l’ensemble sculpturale, et les installer dans des chapes pour les protéger et faciliter leur transport.
Le mardi 11 juin, la reproduction de la statue a investi la place Foch et retrouvé son piédestal de 90 centimètres de haut, délesté de ses reliefs originaux, désormais conservés au Palais Fesch et remplacés par leur copie. Les bornes métalliques du piédestal qui supportaient l’assise de la sculpture, corrodées par le temps, ont également été changées.
L’opération, réalisée par grutage, répond à la volonté de la municipalité de renouer avec la tradition ajaccienne. Une tradition qui perdure depuis le 8 mai 1850, date qui marque l’inauguration et l’installation du chef d’œuvre de Francesco Massimiliano Laboureur (1767-1831) sur la place Foch.
« Afin de ne pas priver le public de la présence esthétique et symbolique de sculptures originales appelés à être déplacées, comme celle de la place Foch, il est de plus en plus courant de remplacer celles-ci par une reproduction de très bonne facture », explique la directrice des Patrimoines. « Ce tirage en résine » chargée de poudre de marbre de Carrare a été exécuté par l’atelier Prométhée en région parisienne.
Pour permettre ce résultat, il aura fallu dans un premier temps réaliser une prise d’empreinte de la statue originale, créer des moules en silicone des différentes parties de l’ensemble sculpturale, et les installer dans des chapes pour les protéger et faciliter leur transport.
Démoulage de la peau en silicone qui enveloppe la statue par les mouleurs-statuaires de l'atelier moulage GrandPalaisRmn.
Cette entreprise très délicate a été conduite en avril dernier par des mouleurs statuaires de l’atelier moulage Grand Palais Rmn, fort d’un savoir-faire transmis depuis plus 230 ans.
Près de 3 semaines de travail auront été nécessaire aux mouleurs pour réaliser ce travail. Il a nécessité plusieurs centaines de kilos de silicone, d’acrylique, de plâtre et de bois, afin de créer un magnifique moulage conforme, d’une taille de 3 mètres de haut, 2 mètres de large, 1,8 mètre de profondeur et d’environ 1 tonne et demie, pour mieux résister à la prise au vent.
Près de 3 semaines de travail auront été nécessaire aux mouleurs pour réaliser ce travail. Il a nécessité plusieurs centaines de kilos de silicone, d’acrylique, de plâtre et de bois, afin de créer un magnifique moulage conforme, d’une taille de 3 mètres de haut, 2 mètres de large, 1,8 mètre de profondeur et d’environ 1 tonne et demie, pour mieux résister à la prise au vent.
A PROPOS DE LA STATUE ET DE SA FONTAINE
Inscrit à l’inventaire Fesch des collections publiques françaises, l’ensemble sculptural de la place Foch se compose de la statue Bonaparte en habit de consul romain, réalisée en marbre blanc, œuvre de Francesco Massimiliano Laboureur (1767-1831) et de la Fontaine aux Quatre Lions, réalisée en granit par l’architecte Jérôme Maglioli (1812-1885).
La statue a été réalisée par F.M. Laboureur à Rome avant 1806, avec le soutien de François Cacault, ministre de France à Rome. Cette œuvre présente Napoléon en habit de consul romain, habillé en toge. F. Cacault influencera l’artiste notamment dans le choix des attributs : traité du concordat dans la main gauche et cassette ronde avec les divers traités à ses pieds. Dans la main droite, le consul tient un timon de gouvernail qui repose sur un globe. Entre sa réalisation et sa mise en place sur la fontaine de la place Foch, cette statue sera acquise par le Cardinal Fesch qui la conserve à Paris. À la mort du Cardinal (13 mai 1839), elle sera déposée chez Madame de la Villette qui respecte le testament de ce dernier et la remet à la Ville d’Ajaccio.
La statue est inaugurée à Ajaccio le 5 mai 1850 : elle est placée au milieu de la place Foch face à la mairie sur un socle de 90 cm de haut, à la place de l’arbre de la liberté qui sera déplacé.
En 1855, son transfert au-dessus de la fontaine est envisagé. C’est à Jérôme Maglioli, architecte de la Ville d’Ajaccio, mais aussi peintre et décorateur, que revient la tâche de dresser les plans du nouveau monument : quatre lions crachant de l’eau seront disposés devant chaque bas-relief ornant le socle. Elle sera déplacée en 1858. Les lions et le bassin sont réalisés postérieurement à mars 1858.
La statue a été réalisée par F.M. Laboureur à Rome avant 1806, avec le soutien de François Cacault, ministre de France à Rome. Cette œuvre présente Napoléon en habit de consul romain, habillé en toge. F. Cacault influencera l’artiste notamment dans le choix des attributs : traité du concordat dans la main gauche et cassette ronde avec les divers traités à ses pieds. Dans la main droite, le consul tient un timon de gouvernail qui repose sur un globe. Entre sa réalisation et sa mise en place sur la fontaine de la place Foch, cette statue sera acquise par le Cardinal Fesch qui la conserve à Paris. À la mort du Cardinal (13 mai 1839), elle sera déposée chez Madame de la Villette qui respecte le testament de ce dernier et la remet à la Ville d’Ajaccio.
La statue est inaugurée à Ajaccio le 5 mai 1850 : elle est placée au milieu de la place Foch face à la mairie sur un socle de 90 cm de haut, à la place de l’arbre de la liberté qui sera déplacé.
En 1855, son transfert au-dessus de la fontaine est envisagé. C’est à Jérôme Maglioli, architecte de la Ville d’Ajaccio, mais aussi peintre et décorateur, que revient la tâche de dresser les plans du nouveau monument : quatre lions crachant de l’eau seront disposés devant chaque bas-relief ornant le socle. Elle sera déplacée en 1858. Les lions et le bassin sont réalisés postérieurement à mars 1858.
En vidéo
Retrouvez en vidéo la pose de la reproduction de la statue du 1er consul place Foch.
Retrouvez en vidéo la pose de l'originale de la statue du 1er consul dans le hall de l'hôtel de Ville.