En tant que numéro national de prévention du suicide, le 3114 se mobilise, avec l’appui de partenaires, pour communiquer auprès du grand public, dans un esprit positif et engageant afin d’amener la parole à se libérer autour du sujet du suicide, encore très tabou dans notre société.
En Corse, à l’hôpital de Castelluccio, c’est une équipe de 9 personnes qui travaille pour la plateforme téléphonique. Parmi eux, quatre infirmières et une psychologue, formées à la prise en charge de publics en souffrance, répondent tous les jours, de 9h à 17h, à tous les appels provenant de l’île. Passé cet horaire, le numéro bascule sur un centre national.
Le 3114 est le numéro national gratuit et confidentiel de prévention du suicide. Il s’adresse aux personnes en détresse, mais aussi à l’entourage inquiet pour un proche, aux personnes endeuillées par un suicide ou encore aux professionnels à la recherche d’informations sur le suicide et la prévention.
L’antenne insulaire du 3114, créée officiellement le 14 mars 2022, est hébergée par le centre hospitalier de Castelluccio. L’équipe a investi ses nouveaux locaux en 2023.
Cette implantation s’inscrit dans la dynamique nationale lancée en 2020 lorsque le Ségur de la santé confirme la mise en service, pour l’ensemble de la population française, d’un numéro national de prévention du suicide.
« Le 3114 a été pensé par une équipe de psychiatre et de médecins du CHU de Lille, pilotée stratégiquement par la Direction Générale de la Santé. Aujourd’hui, dix-sept centres en France constituent le réseau. Le choix de s’implanter dans les territoires permet d’assurer la continuité de la ligne téléphonique 24h/24, de faciliter l’orientation des appelants vers les services locaux, mais aussi de déployer une mission territoriale en lien avec les partenaires locaux, les associations ou les prescripteurs. Le but étant d’organiser une filière suicidologique qui, jusqu’à présent, n’était pas encore bien identifiée sur le territoire corse », explique Sébastien Gariglio, chef de service de l’antenne ajaccienne du 3114.
La ligne d’appel nationale, ouverte le 1er octobre 2021, constitue une réponse essentielle à l’enjeu que représente l’accès au système de soins des personnes en souffrance :
« Le mal-être qu’a pu générer la période de la pandémie de COVID-19, notamment chez les jeunes et les personnes isolées, a encouragé les instances gouvernementales à apporter une réponse à cette problématique, à l’image de ce qui a pu être fait en matière de prévention routière dans les années 2000. L’objectif est d’assurer une aide psychologique rapide et efficace pour ces publics », ajoute Sébastien Gariglio.
En Corse, à l’hôpital de Castelluccio, c’est une équipe de 9 personnes qui travaille pour la plateforme téléphonique. Parmi eux, quatre infirmières et une psychologue, formées à la prise en charge de publics en souffrance, répondent tous les jours, de 9h à 17h, à tous les appels provenant de l’île. Passé cet horaire, le numéro bascule sur un centre national.
Le 3114 est le numéro national gratuit et confidentiel de prévention du suicide. Il s’adresse aux personnes en détresse, mais aussi à l’entourage inquiet pour un proche, aux personnes endeuillées par un suicide ou encore aux professionnels à la recherche d’informations sur le suicide et la prévention.
L’antenne insulaire du 3114, créée officiellement le 14 mars 2022, est hébergée par le centre hospitalier de Castelluccio. L’équipe a investi ses nouveaux locaux en 2023.
Cette implantation s’inscrit dans la dynamique nationale lancée en 2020 lorsque le Ségur de la santé confirme la mise en service, pour l’ensemble de la population française, d’un numéro national de prévention du suicide.
« Le 3114 a été pensé par une équipe de psychiatre et de médecins du CHU de Lille, pilotée stratégiquement par la Direction Générale de la Santé. Aujourd’hui, dix-sept centres en France constituent le réseau. Le choix de s’implanter dans les territoires permet d’assurer la continuité de la ligne téléphonique 24h/24, de faciliter l’orientation des appelants vers les services locaux, mais aussi de déployer une mission territoriale en lien avec les partenaires locaux, les associations ou les prescripteurs. Le but étant d’organiser une filière suicidologique qui, jusqu’à présent, n’était pas encore bien identifiée sur le territoire corse », explique Sébastien Gariglio, chef de service de l’antenne ajaccienne du 3114.
La ligne d’appel nationale, ouverte le 1er octobre 2021, constitue une réponse essentielle à l’enjeu que représente l’accès au système de soins des personnes en souffrance :
« Le mal-être qu’a pu générer la période de la pandémie de COVID-19, notamment chez les jeunes et les personnes isolées, a encouragé les instances gouvernementales à apporter une réponse à cette problématique, à l’image de ce qui a pu être fait en matière de prévention routière dans les années 2000. L’objectif est d’assurer une aide psychologique rapide et efficace pour ces publics », ajoute Sébastien Gariglio.
Désamorcer les situations de crise
Dans les locaux d’une centaine de mètres carrés, la salle où sont installées les répondantes dispose de deux bureaux et d’un grand sofa. Dénouer les situations sensibles avec des personnes en réelle détresse psychologique peut être éprouvant, même si toutes sont formées à la prévention du suicide. Les temps de pause sont une nécessité.
Ce matin-là, deux infirmières sont en poste, casques vissés sur la tête, le regard fixé sur les deux écrans équipant leur bureau. Il s’agit d’Adeline Edouard et de Nadège Brunel, deux des quatre infirmières de l’équipe. Au bout du fil, leur mission tient en quatre points : l’écoute, l’évaluation du risque suicidaire, l’orientation des patients et, en cas d’urgence, le déclenchement d’intervention.
La bienveillance et l’empathie sont les principales qualités requises pour mener leur mission à bien et créer ce que l’on appelle dans le jargon professionnel « une alliance » avec la personne : « Chaque situation est unique. Elle réclame du bon sens et la capacité de se mettre à la place de l’autre grâce à l’écoute et au non-jugement », explique Adeline Edouard, 44 ans, infirmière depuis 20 ans.
L’enjeu majeur pour les répondants est d’évaluer le potentiel suicidaire de la personne. Pour cela, ils vont rechercher pendant la conversation la présence ou non d’idées suicidaires et, surtout, si ces dernières sont construites autour d’un scénario élaboré. C’est d’ailleurs ce dernier qui détermine souvent l’urgence de la situation.
« Nous aidons la personne en détresse à mettre des mots sur son mal-être et sur l’isolement psychologique qui peut être le sien. Rien que le fait de se livrer peut créer une désescalade », poursuit la professionnelle.
Or, c’est justement cette désescalade qui donne du sens à leur mission : « Nous sommes formées à recevoir la souffrance de l’autre. Réussir à détourner une personne de ses idées noires est un réel moteur », observe Adeline Edouard.
Ce matin-là, deux infirmières sont en poste, casques vissés sur la tête, le regard fixé sur les deux écrans équipant leur bureau. Il s’agit d’Adeline Edouard et de Nadège Brunel, deux des quatre infirmières de l’équipe. Au bout du fil, leur mission tient en quatre points : l’écoute, l’évaluation du risque suicidaire, l’orientation des patients et, en cas d’urgence, le déclenchement d’intervention.
La bienveillance et l’empathie sont les principales qualités requises pour mener leur mission à bien et créer ce que l’on appelle dans le jargon professionnel « une alliance » avec la personne : « Chaque situation est unique. Elle réclame du bon sens et la capacité de se mettre à la place de l’autre grâce à l’écoute et au non-jugement », explique Adeline Edouard, 44 ans, infirmière depuis 20 ans.
L’enjeu majeur pour les répondants est d’évaluer le potentiel suicidaire de la personne. Pour cela, ils vont rechercher pendant la conversation la présence ou non d’idées suicidaires et, surtout, si ces dernières sont construites autour d’un scénario élaboré. C’est d’ailleurs ce dernier qui détermine souvent l’urgence de la situation.
« Nous aidons la personne en détresse à mettre des mots sur son mal-être et sur l’isolement psychologique qui peut être le sien. Rien que le fait de se livrer peut créer une désescalade », poursuit la professionnelle.
Or, c’est justement cette désescalade qui donne du sens à leur mission : « Nous sommes formées à recevoir la souffrance de l’autre. Réussir à détourner une personne de ses idées noires est un réel moteur », observe Adeline Edouard.
800 appels l’an passé
De gauche à droite : Adeline Edouard, infirmière répondante, Marina Thibaut, chargée de réseau, Nadège Brunel, infirmière répondante, Antonia Andreucci, assistante sociale, et Sébastien Gariglio, cadre de service.
En Corse, l’an passé, près de 800 appels ont été recensés sur la plateforme du 3114.
« Nous avons débuté avec pas plus d’un à deux appels par jour. Puis, au fur et à mesure, nous sommes passés à quatre et, cette année, on tourne autour d’une moyenne de six à huit appels quotidiens », commente Sébastien Gariglio.
Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de saisonnalité dans la prise en charge des patients et, dans l’île, la problématique touche tous les publics, même si les jeunes et les personnes âgées isolées restent les plus vulnérables.
Si le suicide est encore difficile à évaluer en Corse, un diagnostic réalisé l’an passé par les équipes du 3114 sur une dizaine de jour, auprès d’une cinquantaine de partenaires de la région, a fait ressortir des données équivalentes à d’autres régions françaises.
En Corse, l’an passé, près de 800 appels ont été recensés sur la plateforme du 3114.
« Nous avons débuté avec pas plus d’un à deux appels par jour. Puis, au fur et à mesure, nous sommes passés à quatre et, cette année, on tourne autour d’une moyenne de six à huit appels quotidiens », commente Sébastien Gariglio.
Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de saisonnalité dans la prise en charge des patients et, dans l’île, la problématique touche tous les publics, même si les jeunes et les personnes âgées isolées restent les plus vulnérables.
Si le suicide est encore difficile à évaluer en Corse, un diagnostic réalisé l’an passé par les équipes du 3114 sur une dizaine de jour, auprès d’une cinquantaine de partenaires de la région, a fait ressortir des données équivalentes à d’autres régions françaises.
A l’échelle nationale, les chiffres sont éloquents. On enregistre environ 200 000 tentatives de suicide par an dont 9000 suicides effectifs. Si, depuis les années 2000, la mortalité par suicide a baissé de 30%, elle représente la deuxième cause de mortalité évitable chez les 18-25 ans et la première chez les 25-34 ans.
La prévention universelle du 3114 s’inscrit dans une stratégie nationale plus vaste, au sein de laquelle plusieurs dispositifs cohabitent pour répondre à cette problématique de santé publique. Outre les associations très actives sur la question, d’autres dispositifs complètent cet ensemble, à l’image de VigilanS, un dispositif de veille et de recontact des personnes étant passées à l’acte. On peut également citer le programme Papageno (du nom d’un opéra de Mozart) qui travaille sur la question de la contagion suicidaire, ou encore le Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide (GEPS) qui propose des formations à destination des citoyens, ici érigés en sentinelles, ou des professionnels de santé.
La prévention universelle du 3114 s’inscrit dans une stratégie nationale plus vaste, au sein de laquelle plusieurs dispositifs cohabitent pour répondre à cette problématique de santé publique. Outre les associations très actives sur la question, d’autres dispositifs complètent cet ensemble, à l’image de VigilanS, un dispositif de veille et de recontact des personnes étant passées à l’acte. On peut également citer le programme Papageno (du nom d’un opéra de Mozart) qui travaille sur la question de la contagion suicidaire, ou encore le Groupement d’Etudes et de Prévention du Suicide (GEPS) qui propose des formations à destination des citoyens, ici érigés en sentinelles, ou des professionnels de santé.
Prévention suicide : le centre répondant 3114 Corse porté par le centre hospitalier de Castelluccio à votre écoute 24h/24 et 7j/7.
L’équipe :
Sébastien GARIGLIO – Cadre de service.
Marina THIBAUT– Chargée de réseau.
Dr. Isabelle ACQUAVIVA – médecin psychiatre / Chef de pôle de la psychiatrie adulte / médecin référent du 3114/VigilanS.
Antonia ANDREUCCI – Assistante sociale.
Nadège BRUNEL – Infirmière répondante.
Adeline EDOUARD – Infirmière répondante.
Laura FRAU – Infirmière répondante.
Laura VERGRIETE – Infirmière répondante.
Astrid GIBOINT – Psychologue répondante.
Marie-Françoise VINCETTI – Secrétaire.
L’équipe :
Sébastien GARIGLIO – Cadre de service.
Marina THIBAUT– Chargée de réseau.
Dr. Isabelle ACQUAVIVA – médecin psychiatre / Chef de pôle de la psychiatrie adulte / médecin référent du 3114/VigilanS.
Antonia ANDREUCCI – Assistante sociale.
Nadège BRUNEL – Infirmière répondante.
Adeline EDOUARD – Infirmière répondante.
Laura FRAU – Infirmière répondante.
Laura VERGRIETE – Infirmière répondante.
Astrid GIBOINT – Psychologue répondante.
Marie-Françoise VINCETTI – Secrétaire.