b[Partenariat avec la Société Corse d’Etudes Freudiennes
Par l’œuvre de Sosno comment le « Manque » vint à l’Ecole de Nice]b
par France Delville

Le Mouvement de l’Ecole de Nice, lancé dans les années 60 par les Nouveaux Réalistes, traitait d’un nouveau rapport à l’objet. Sacha Sosno, dès 1961 (dans un article de la revue « Sud-Communication » devenu célèbre) interrogeait Arman, Klein, Raysse sur cette nouvelle « Hygiène de la vision ». Et Sosno va prendre sa place dans la mouvance de l’Ecole de Nice l’expression particulière d’un rapport au Manque.
La médiation du regard d’Emmanuel Levinas sur son œuvre - Levinas amené à Sosno par Françoise Armengaud à travers leur livre à deux voix « De l’oblitération » aux Editions de la Différence – va relier l’œuvre de Sosno de façon forte à ce qui, dans le judaïsme, parle de l’imprononçable.
Après que j'aie, spontanément, face aux sculptures de Sosno exposées à la Galerie Alexandre de la Salle, Saint-Paul, mis l'accent dans des textes sur ce rapport au manque, « De l’oblitération » m'a arrêtée, et j'ai voulu y donner une suite, cette fois en interrogeant le sculpteur lui-même avec l'aide d'un psychanalyste spinoziste et lévinassien, Patrick Amoyel.
Et je suis « tombée » ( le ptoma du symptôme signifiant chute en grec ) sur ce trou dans sa biographie qu'a constitué un voyage en voilier. Les conversations à trois, que j’ai intitulées « Dialogues autour d’un puits » (celui de Jabès bien sûr), ont mené à d’étranges associations… qui n’ont pas manqué de croiser la psychanalyse.
Un film vidéo de Jean-Pierre Mirouze, cinéaste professionnel qui fut ami de Sosno dans les années 60, montre celui-ci en train de découper une falaise à Carrare. Trouer ainsi une métaphore titanesque le la Civilisation fut sans doute un coup de génie. Je donnerai des extraits de ce film.