A l’occasion de la parution aux éditions Albiana du conte fantastique «Messaghjeru mutu | Messager silencieux» créé par l’artiste plasticien Yannick Stara et le compositeur interprète Carmin Belgodère, l’Espace Diamant présente une exposition mise en scène comme un voyage graphique et musical, où la découverte des textes se fait au rythme des compositions de Carmin et des œuvres de Yannick du 19 au 21 décembre 2017 et ShowCase durant ces trois jours à 17h00.
Ce récit polymorphe ponctué chaque soir par un showcase où tous les arts se répondent : « S’imaginer entreprendre un voyage. Un voyage aux côtés du Messager, au cœur des hasards. On suit sa traversée en ‘sérendipité’, on plonge dans ses pensées, d’un monde à un autre. Elles s’éclairent par la divine mise en voix et la musique méditerranéenne composée par Carmin Belgodère. Le graphisme stellaire de Yannick Stara indique, quant à lui, le chemin à suivre, comme une constellation poétique au dessus de soi. Au cours d’un tel voyage, il faut accepter inconditionnellement de se confronter aux doutes comme aux émois imprévus, inattendus, chercher d’en dégager le sens pour vivre sensiblement et profondément l’aventure. Le Messager, aventurier, se transforme au fil de son expédition parce qu’il franchit les obstacles sans les contourner, surmonte les craintes sans suspendre son expérience ni anéantir son désir de poursuivre cette épopée mystique. Il se met à l’écoute. Sur sa route, il vivra un événement tout particulier, rappelant le concept grec nommé Kaïros : il rencontre une sorte de luciole, ce seul être qui peut insuffler la béatitude après de lourdes et profondes épreuves. Gemma. C’est l’art de cette rencontre qui est tressée tout au long du récit, du graphisme, de la musique. Cette oeuvre recueille auprès du lecteur les mêmes dérives que celles du Messager à s’enfoncer loin dans le voyage pour éprouver une certaine intensité à recevoir de lui tout ce qu’il présentera. Rester attentif tout en repoussant ses propres limites, parvenir à fuir le danger et accomplir son voyage. Il en fera de soi quelque chose, une connaissance, qu’offre alors la cavalcade dans le récit inspiré par le mythe et le conte fantastique ; chaque page du conte débouche sur un seuil entre les mondes et les êtres dans un art de l’enchevêtrement et de l’intercession artistique où langages et langues se heurtent. Pour passer ces seuils, les artistes donnent des clés esthétiques nouvelles qui jouent sur la contorsion et confère à ce voyage une dimension insensée : la création. La création évolue comme un songe où les émotions se mêlent et guident vers un champ des possibles. Chacun, au travers le récit, est en mesure de créer la possibilité d’un avenir en s’appropriant de manière esthétique l’existence. C’est une étrange et merveilleuse plongée imaginaire que seuls sont capables de faire ceux qui se fondent délibérément dans le voyage au fil des voix, des tableaux et des sensations que les personnages portent. Embarquons pour l’Ailleurs, cet espace pluriel qui raconte une traversée sensible dans laquelle il n’y a d’autre issue que celle de s’y jeter à corps perdu. »

Laura Benedetti