
Porté par le premier adjoint Stéphane Sbraggia avec la direction municipale des patrimoines et du Palais Fesch-Musée des Beaux-Arts, le projet répond à la proposition de François Ollandini, qui depuis longtemps souhaite que le Lazaret ainsi que sa collection d’objets d’arts soient légués à la Ville d’Ajaccio. En grand mécène, sa volonté est que ce patrimoine remarquable lui survive et bénéficie aux Ajacciens ainsi qu’aux générations futures. Une démarche qui n’est pas sans rappeler l’œuvre du cardinal Fesch.
En ruine mais debout
Lors d’un discours chargé en émotion, François Ollandini a exprimé ce que représente pour lui et son épouse, ce lieu unique qu’il a acheté en 1996 « en ruine mais debout ». « Nous l’avons réhabilité, restauré, réinventé, ressuscité et voilà ce qu’il est devenu … » Construit en 1848 à Aspretto, le Lazaret sert pendant plus de cent ans de lieu de quarantaine avant d’être transformé dans les années 1950 en logement précaire loué à des immigrés venus de Sardaigne. Les bâtiments qui se délabrent ont ensuite abrité peu de temps un bar mal famé. Au terme de quinze années de travaux, Marie-Jeanne et François Ollandini y installent leur résidence permanente, mais surtout en font une place majeure de la vie culturelle ajaccienne voire régionale.
Vie culturelle
Car on s’y déplace de loin pour assister aux différents événements organisés. Les Journées philosophiques au début des années 2000 avec comme invités Raphaël Enthoven, Michel Onfray, Michel Serres… les rencontres d’astrophysique où le public a pu écouter les conférences de quelques sommités : Stephen Hawking, Hubert Reeves ou encore Etienne Klein…. Mais aussi Jazz In Aiacciu qui a accueilli les plus grandes pointures du moment. Dans ce cadre exceptionnel qui fait face à la citadelle d’Ajaccio, François Ollandini est parvenu à y développer un espace d’échanges, de diffusion et de partage de la connaissance où se sont exprimés des regards croisés. Tombé sous le charme de l’art du sculpteur Marc Petit, François Ollandini a fondé le musée Marc Petit dont les œuvres accompagnent le parcours du visiteur du lazaret.
Musée de la peinture corse
« J’ai eu trois amours : l’entreprise, Marie-Jeanne, ma femme et le Lazaret, Le Lazaret-Ollandini, musée Marc Petit, futur musée municipal de la peinture corse, va nous renvoyer à jamais à ce que nous sommes » a déclaré l’ancien gérant du groupe de transport et tourisme créé par son grand-père « ce charretier de Propriano », souligne-t-il plein d’affection en citant aussi son père, Jean, qui dès 1933 ouvre la Corse au tourisme.
Bien commun
« Donner à Ajaccio, est une preuve d’amour que vous faites aussi à votre ville, a ajouté Laurent Marcangeli devant le couple Ollandini près d’une de leurs petites filles venue les rejoindre. « Merci pour cette confiance, cette donation est avant tout celui d’un lien entre vous et votre ville, a poursuivi le maire soulignant un moment d’histoire. Ce lieu reflète une histoire familiale, qui aboutit aujourd’hui à une donation. Au-delà du terme juridique, il y a le geste symbolique et humain. Ce lieu entre dans le bien commun, le Lazaret restera un lieu d’échanges, de rencontres et de culture… Il y a un état d’esprit Ollandini que vous avez ancré ici par votre investissement. Nous préserverons et perpétuerons ce travail auprès de nos concitoyens. Nous nous montrerons à la hauteur de ce à quoi vous avez donné vie ».
Face à la citadelle, le Lazaret fera partie des établissement patrimoniaux de la Ville d’Ajaccio qui à travers l’ambition de sa politique patrimoniale souhaite valoriser son patrimoine, son histoire et proposer une offre culturelle attractive aux Ajacciens.